Politique sociale de la commune de Rodez
Pour la défense d’une politique sociale affirmée
de la Ville de Rodez
Aujourd’hui, les élus du groupe Rodez Citoyen sont inquiets par le désengagement en matière sociale des élus de la majorité municipale.
Inquiétudes pour la petite enfance
Nous avons été informés que dans les structures d’accueil de la petite enfance, il serait envisagé de réduire les temps d’accueil des enfants en début et fin de journée ainsi que des jours d’ouverture sur les temps de vacances.
Il s’agit d’un service public. Or, ce réaménagement des horaires se ferait sans concertation avec le public concerné. La municipalité affiche sa volonté de mettre en œuvre des démarches de démocratie participative. Alors comment imaginer que pour ce qui touche le quotidien des familles, notamment de celles qui ont le plus de difficultés financières pour accéder à un mode de garde individuel, de celles qui sont confrontées à des horaires atypiques, qu’elles ne puissent être concertées sur ces modifications avant qu’un nouveau fonctionnement ne soit adopté ?
Nous regretterions qu’un tel un choix politique s’applique. La petite enfance, les services rendus aux familles ne sauraient être conditionnés à la seule volonté de réaliser des économies.
Inquiétudes pour les centres sociaux de la Ville
La convention qui lie la Ville à la Caf pour la gestion des centres sociaux arrive à son terme fin 2015. Dans ce contexte, la Ville envisagerait de mettre fin à cette convention pour la gestion de l’accueil de loisirs des 5-12 ans du centre social de Gourgan. Il semblerait qu’elle confie cet accueil à un prestataire de service oeuvrant dans l’animation, choix qui permettrait de réaliser des économies.
Aujourd’hui, c’est un personnel CAF, avec des professionnels ayant des compétences en matière sociale, qui encadre ce service et travaille auprès des enfants. Ainsi une continuité sociale, après l’accueil de l’enfant de 3 mois à 5 ans, dans la structure multi-accueil gérée elle-aussi par la Caf est assurée. Et les missions d’accompagnement à la parentalité peuvent se poursuivre plus aisément avec les familles des 5-12 ans si c’est la CAF qui reste l’organisme en charge de cet accueil.
Convaincus que ce quartier de la Ville nécessite une attention sociale, nous souhaitons que le fonctionnement existant puisse se poursuivre. Nous avons pu entendre, au cours de nos rencontres avec notre caravane, les habitants de ces quartiers se plaindre d’un certain abandon. Or, ce qui crée du lien social à Gourgan, c’est justement ce centre social dans lequel se croisent toutes les générations. Nous serons donc très vigilants à défendre la dimension sociale de cette structure.
Et bien sûr, cette réflexion est tenue très secrète. Ni le personnel concerné, ni les familles, ni les habitants du quartier ne connaissent l’avenir de leur centre social.
Où se cache la démocratie participative ?
Sarah Vidal et Arnaud Combet, tous deux adjoints de la majorité municipale, dans le cadre de leur candidature aux élections départementales, semblent accorder un intérêt particulier à l’action sociale. Ceux-ci interpellent le Conseil Général au sujet des centres sociaux de la Ville, considérant que l’on ne peut y faire d’économies.
Il est aisé de faire des promesses en tant que candidats. Quel soutien apporteront-ils au Centre social de Gourgan lorsqu’il sera question de son sort ?
Inquiétudes pour la politique jeunesse
Le Maire, Christian Teyssèdre, dès son arrivée à la Mairie, en 2008 a mis à mal le service jeunesse en réduisant le nombre de personnels. Aujourd’hui, il est nécessaire de conduire une politique jeunesse ambitieuse. Les professionnels travaillant avec les jeunes doivent être qualifiés. Le service jeunesse doit être renforcé et reconnu. Les centres sociaux de Saint-Eloi et de Gourgan méritent une attention particulière quant à leurs actions auprès des jeunes.
Inquiétudes pour le fonctionnement de la MJC
La subvention accordée à la MJC a subi une diminution lors du mandat précédent, alors que l’activité de la MJC ne cessait de progresser, accueillant un public toujours plus nombreux.
Aujourd’hui la Ville demande à la MJC, dans le cadre de la nouvelle convention,
son implication dans la mise en œuvre des activités périscolaires. Nous craignons que cela ait des conséquences négatives sur le fonctionnement de la MJC. En effet, ce sont 13 personnes qui interviendront à raison de 18h00 par semaine. Inévitablement, cette mise à disposition de moyens humains au profit du périscolaire entraînera une diminution de l’offre proposée à la MJC. Quel public fera les frais de ce transfert ? Le public jeunesse ?
Nous regrettons que le « financement » des activités périscolaires s’effectue au détriment des moyens humains, et par conséquent financiers, accordés à la MJC. Il serait d’ailleurs intéressant d’en évaluer le montant afin de déterminer quelle part de la subvention Ville reçue par la MJC est ainsi reversée au profit du périscolaire.
La MJC, acteur majeur de la vie culturelle, associative, oeuvrant pour la jeunesse et créant du lien social, doit être soutenue par la Ville.
Inquiétudes pour l’avenir de l’Établissement d’Hébergement des Personnes Âgées Dépendantes (EHPAD)
Depuis 2010, le sujet de l’avenir de l’EHPAD St Jacques est au centre des discussions. De multiples projets ont été présentés au sein du CCAS de Rodez, mais son Président a toujours repoussé à plus tard une prise de décision.
Voilà plusieurs semaines, les autorités de tutelles, que sont le Conseil Général et l’ARS, ont fixé comme échéance ultime le 31 mars prochain, à la ville de Rodez pour qu’elle fasse enfin part de ses intentions quant à l’avenir de l’EHPAD St Jacques.
Depuis plusieurs mois, les interventions de différents acteurs sociaux de la commune de Rodez (syndicats, familles, Collectif Citoyen du Grand Rodez, etc) se succèdent pour manifester leurs vives inquiétudes quant à la situation dans laquelle se trouve l’EHPAD de St Jacques.
Matthieu LEBRUN lui même, administrateur du CCAS de Rodez, au regard notamment du vieillissement de la population du Grand Rodez, des besoins exprimés par les familles et des listes d’attentes que connaissent actuellement les EHPAD du Grand Rodez, a relayé ces préoccupations, en défendant le fait que le CCAS devait se prononcer favorablement au plus vite pour prendre en gestion directe cet établissement et garantir le maintien de l’EHPAD St Jacques au sein du service public.
Un Conseil d’administration du CCAS doit se réunir le 19 mars prochain. Espérons que ce dossier soit à l’ordre du jour et que le Conseil d’administration du CCAS puisse y apporter un dénouement favorable. Dans le cas contraire, l’ARS devra lancer un nouvel appel à projet, ouvrant notamment le risque de voir cet établissement revenir au secteur privé lucratif dont les prix de journée peuvent atteindre 70 à 75 € et donc être inaccessible pour bon nombre de personnes âgées dépendantes de notre Cité.
Pour une majorité municipale, qui affiche en période d’élection son identité autour de valeurs comme la solidarité, la justice sociale, qui clame la main sur le cœur son engagement à associer les habitants à la construction des projets de la ville,
qui revendique en défilant au premier rang de la manifestation du 11 janvier dernier la nécessaire mobilisation de tous pour contribuer au « Vivre ensemble »,
il apparaît nettement que les orientations prises vont à contre sens d’une politique sociale et familiale affirmée.
Dans une période de crise sociale et économique aigüe, ces orientations vont véritablement à l’encontre de la vie quotidienne des familles de notre Ville et notamment celles qui sont les plus démunies et aggraveront la situation de ces quartiers toujours oubliés.