Et si on osait parler mobilité urbaine ?

Le mardi 9 avril, le CCGR a organisé une réunion publique autour de la mobilité urbaine durable. Une quarantaine de personnes a répondu présent. Pour enrichir les débats, deux associations étaient invitées : l’association des paralysés de France (APF) ainsi que les Cyclo motivés 12.

·      Le représentant de l’APF, a exposé les problèmes auxquels sont confrontées quotidiennement les personnes en fauteuil, en ville : la rupture de cheminement entre voirie et immeubles en particulier, la discontinuité dans les circulations et les accès par plans inclinés.
Celui-ci affirme avec force que ce qui est défendu par l’APF
« l’accès à tout, pour tous », est une revendication qui a aussi pour conséquence  le mieux vivre de l’ensemble des citoyens.

·      Il rappelle que l’action qui a lieu une fois par an qui consiste à déposer des silhouettes devant les commerces, collectivités…qui ne respectent pas les normes d’accessibilité à tous, est une action commune avec d’autres associations : l’UNICEF, la LDH et qui vise à sensibiliser les enfants aux discriminations envers les handicapés.

·      Il rappelle aussi la désillusion et la perte d’autonomie qui fait suite au démontage (pour des raisons esthétiques) de la passerelle du foirail pour le « vallon des sports ». Cette passerelle devait être incluse dans un projet qui n’a pas été retenu. L’accès est devenu quasi impossible pour les personnes en fauteuil.

·      L’accès à la MJC est également évoqué. Là encore rien n’a été conçu pour faciliter l’accès aux personnes à mobilité réduite et ce, malgré les promesses récurrentes de la part des édiles depuis près de vingt ans.

·      Enfin, le représentant de l’APF propose d’étudier la possibilité d’installer des ascenseurs à des endroits stratégiques, ce qui précise-t-il favorise la mixité sociale.

 

·      Les cyclo-motivés (50 membres à ce jour) commencent leur intervention par un rapide historique de ce regroupement depuis 1999 autour de la nécessité de poser  les problèmes de  sécurité et de circulation des cyclistes sur les routes de l’agglomération et du département. Depuis un an que l’association a retrouvé de la vigueur, les énergies se concentrent sur les problématiques de l’agglomération ruthénoise.

·      L’objectif est de représenter les usagers devant les pouvoirs publics et de porter au moins les trois dossiers suivants

o   La circulation dans le Grand Rodez,

o   le développement des axes de tourisme et le véloroute,

o   la voie verte Espalion/Bertholène.

·      L’intervenant rappelle l’importance de collaborer en amont des projets avec les pouvoirs publics et  les services techniques des collectivités, afin qu’ils prennent en compte les problématiques des circulations douces et de leurs continuités. (Ex : Déménagement du stade d’Onet à Laroque sans qu’aucune voie pour les vélos ne soit prévue).

·      L’intervenant présente une enquête menée auprès de 500 personnes dont 60 % ne pratique pas le vélo et dont les commentaires insistent unanimement sur les problèmes de sécurité. Il y a selon lui une attente forte d’une population intéressée par ce mode de transport, car le vélo n’est pas une finalité mais un moyen surtout en ville.

Pour clore cette première partie, nous avons proposé une vidéo sur une ville de 80000 habitants en Espagne qui a exclu la voiture du grand centre : Pontevedra. C’est une ville où le piéton est roi (le vélo aussi). Les voitures se garent sur des parkings relais (gratuit et illimité) avant les ponts d’accès. Rien n’interdit d’entrer aux voitures, mais le stationnement est temporaire et l’infraction coûte cher ce qui est très dissuasif. L’ensemble du dispositif d’accès à la ville et de stationnement intra-muros (par les véhicules de particuliers et de professionnels) est basé sur la confiance et les services de police municipale mettent l’accent sur le faible taux des infractions (N.B. : 15 min de stationnement maximum autorisés).
Il est à noter que le désengorgement du centre ville est doublement bénéfique. Outre les avantages immédiats concernant la pollution, la sécurité et la sérénité pour les usagers et les habitants, moins de véhicules à moteurs dans le centre ville, permet la transformation des routes et rues en voies à sens unique. La moitié des axes de circulation peut alors être réaménagée (élargissement des trottoirs) et consacrée aux  circulations douces pour les vélos et les piétons.

Avant
Après…

L’expérience de Pontevedra nous montre aussi, que les commerçants qui étaient très réticents au départ  du projet de réaménagement, en récoltent désormais les bénéfices : une étude montre que suite à ce ré-aménagement 90 % des achats se font désormais dans les commerces de proximité. Il a fallu une forte volonté politique pour imposer un tel projet devenu indispensable en raison de la pollution due à la « sur-circulation ».  Cette politique a permis de repeupler et redynamiser le centre en limitant d’un autre côté l’installation de zones commerciales et de grandes enseignes à l’extérieur. Aujourd’hui Pontevedra fait figure d’exemple en Europe.

Le sens unique : un gain de place pour l’aménagement de voies de circulation douce.
Source des médias => Europe Hebdo sur Public-Sénat  – Reportage dans une ville sans voiture, à Pontevedra en Espagne (https://www.youtube.com/watch?v=KelqU01QxoQ)

 Après la vidéo, les participants se sont mis au travail autour de cinq tables sur lesquelles étaient disposés des plans de Rodez.

Accessibilité, piétons, deux roues, automobilistes, transport en commun (bus, train…), multi-modalités, stationnement : quels problèmes ? Quels points à améliorer ? Comment ? Quelles propositions ? Telle était la trame de travail et d’échanges à chaque table.

Dans le dernier temps, des rapporteurs sont venus exprimer devant les participants les propositions de chaque groupe de travail.

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