« Tout ce qui est exagéré est insignifiant ». Cette phrase de Talleyrand devenue célèbre a justifié notre silence après la publication, dans les journaux locaux (4 et 5/03), des propos outranciers et méprisants prononcés par Christian Teyssèdre à l’encontre des élus de Rodez Citoyen, en réponse à la conférence de presse sur le social que ceux-ci venaient de tenir le 3 mars.
Suite à ces articles, en tant que membre du Collectif Citoyen du Grand Rodez, je tiens à interpeller Christian Teyssèdre :
Monsieur le Maire, je vous invite à vous reporter une vingtaine d’années en arrière. Vous étiez au début de votre carrière politique. Vous n’étiez pas encore –mais vous en aviez la forte ambition- le professionnel de la politique que vous êtes aujourd’hui, concentrant beaucoup (trop !) de pouvoirs entre vos mains, en cumulant fonctions et rémunérations.
Durant vos premiers mandats dans l’opposition, n’avez-vous jamais « pesté » de ne pouvoir disposer, en temps opportun, de toutes les informations requises sur un dossier, détenues par la majorité d’alors qui, elle, bénéficiait du travail efficace des services de la mairie ? Si, bien sûr…
Les conditions peu favorables à l’exercice démocratique de l’opposition vous ont-elles empêché de vous exprimer – même imparfaitement – devant la Presse et en Conseil Municipal ? Non et vous avez alors bien fait.
Toute question mérite débats et échanges dans un climat serein et empreint de respect. C’est ainsi que l’exercice démocratique doit se pratiquer. Ce n’est que par le débat, l’expression plurielle et la contradiction que chacun(e) peut se forger sa propre opinion. Malheureusement, je constate que trop souvent, vous et votre majorité confisquez le débat.
Monsieur le Maire, les élus de Rodez Citoyen sont dans la situation où vous vous trouviez au début de votre carrière politique. Tous trois travaillent. Ils vivent des salaires qu’ils perçoivent et ne bénéficient d’aucune indemnité. Ils ne disposent d’aucun temps de délégation. Ceci les met en difficulté pour participer aux commissions municipales – toujours programmées durant les heures de travail ! – et aux actions initiées par la mairie.
Pour étudier les dossiers ils prennent du temps sur leur vie familiale. Ils ne sont soutenus que par les adhérents du Collectif Citoyen, tous bénévoles, disposant uniquement de leurs moyens personnels (temps et finances).
Cet état de fait nous le subissons et l’acceptons, comme vous en d’autres temps. Il n’aide pas au travail et à l’expression démocratique de l’opposition. Dommage que vous n’en ayez pas tiré les leçons pour favoriser le dialogue nécessaire entre Majorité et Opposition.
Nous avons des propositions à vous faire sur ce dernier point : cela s’appelle mettre en place une véritable Démocratie Participative, au Conseil Municipal comme dans les quartiers.
Il me semble judicieux de vous faire ces rappels car l’ambition et le pouvoir ont tendance à altérer la mémoire et l’objectivité des professionnels de la politique.
Les élus de Rodez Citoyen n’ont aucune ambition personnelle démesurée, rassurez-vous. Leur ambition est de servir au mieux l’intérêt général des Ruthénois(es) en exerçant pleinement leur rôle. Ils se doivent de les informer. Ils sont, au même titre que vous, élus par un vote démocratique qui leur a attribué 16% des suffrages. Par conséquent, ils ont toute légitimité pour poser des questions, faire part de leurs inquiétudes et tout simplement s’exprimer publiquement.
La meilleure preuve : par votre conférence de presse, même si la forme n’est pas acceptable, vous apportez à nos élus et aux Ruthénois(es) vos informations et précisions sur des sujets qui nous concernent tous. Le but est atteint. Continuez…mais nous attendons des changements sur la forme…
Jean-Pierre ROGER
membre du Collectif Citoyen du Grand Rodez