Réponse sur l’Estivada

A l’occasion de ce conseil municipal du 18 décembre 2015, nous avions également posé la question écrite :

“Pouvez-vous présenter aux élus les raisons qui ont conduit votre majorité à une rupture avec l’association “Org&com” qui organisait depuis une dizaine d’années l’Estivada ?
Pour répondre aux inquiétudes des publics attachés à l’Estivada, aux défenseurs de la langue et de la culture occitanes, nous souhaiterions que vous nous présentiez le projet que vous avez construit pour l’avenir de cet évènement majeur de l’été ruthénois et ses conditions de mise en oeuvre.”

Réponse de Mme Sarah Vidal, adjointe à la culture
Elle affirme l’attachement de la ville à ce festival et avance comme motifs de rupture:
1- Le fait qu’il n’y avait pas assez de transparence sur l’utilisation des fonds. Le bilan financier fourni par «Org &Com» ne serait pas sérieux et ne comporterait pas suffisamment de détails. (A l’appui de cet argument, elle brandit deux feuilles de comptes à titre de comparaison : l’une étant la feuille des comptes de l’Estivada et l’autre d’une petite association)
Certains justificatifs n’auraient pas été fournis, des contrats pas obtenus ; cela présentait des difficultés quant à l’utilisation de la subvention municipale d’un montant de 200 000 euros.
2- Le manque d’appropriation du festival par les Ruthénois.
A ses débuts, ce festival était organisé en régie directe. Il s’agit donc d’un retour à ce mode de gestion. Le budget prévu pour l’Estivada 2016 sera équivalent à la subvention que la Ville accordait auparavant, soit 200 000 euros. Les agents travaillent sur la base de ce budget, il n’y a pas de retard pris sur le projet. Le département et les régions occitanes ont été informés de la reprise en direct de l’Estivada et leur participation sollicitée.

Monsieur le Maire poursuit :
Les organisateurs d’«Org&Com» s’étaient fâchés avec le Conseil Général qui n’attribuait pas de subvention. Désormais, le Conseil Départemental va revenir dans le financement de l’Estivada.
des acteurs locaux critiquaient l’Estivada, la Ville va maintenant s’appuyer sur eux.
le nom Estivada étant propriété de la Ville, la reprise en gestion directe s’imposait.
l’Estivada, c’était seulement trois jours avec trois spectacles le soir

Madame Herment Bultel ajoute qu’elle ne doute pas de la participation de la Région

Question : Avons nous la compétence pour gérer un tel événement ?Réponse : Il suffit de se donner les compétences. Le service culture organise déjà des événements: Rodez plage, etc…

Nos commentaires
Nous regrettons, encore une fois, que ce choix et les raisons qui l’ont motivé n’aient jamais été présentés ni aux élus dans le cadre des commissions municipales, ni aux Comités de quartiers dans le cadre de la Démocratie Participative.
Nous déplorons ce geste de l’adjointe à la Culture, agitant deux feuillets correspondant aux budgets présentés d’un côté par Org&Com et de l’autre par une association bénéficiant d’une subvention moindre. Si les contenus pouvaient paraître identiques du point de vue quantitatif, ils étaient brandis à une distance telle que la lecture en était impossible.
Ce genre de démonstration n’est ni respectueux des élus qui pourraient être destinataires des éléments contestables (la question écrite étant envoyée au moins 48h avant la séance), ni du public présent, ni des associations concernées.

Sur le fond, il faut dire que l’Estivada, ce n’est pas «seulement trois jours et trois spectacles le soir».
Grâce aux nombreux bénévoles, aux liens avec les huit régions concernées, ce festival a bénéficié de moyens importants qui ont contribué au développement de notre ville et au rayonnement de la culture occitane. Il a rassemblé au fil des ans les habitants de notre territoire, des occitanistes, des publics divers qui ont pu ainsi découvrir la culture occitane et qui ont pris plaisir à participer à un moment festif…. Nous souhaitons que cet événement important de l’été ruthénois puisse se réaliser dans des conditions favorables, et que les subventions apportées à l’avenir par les partenaires permettent de le garder aussi ambitieux qu’auparavant.
Au delà de son intérêt culturel, grâce au retentissement important du festival sur l’ensemble de l’Occitanie,la grande affluence que connaissait la ville à cette occasion était un apport économique non négligeable en nuitées d’hôtel, en restauration, en activité commerciale… Nous espérons que sur ce plan-là aussi, la ville ne sera pas perdante.
Dans la réponse qui nous est fournie, nous n’obtenons aucune garantie que la nouvelle organisation ne vienne pas mettre à mal tant l’esprit de cette manifestation que les personnels qui auront à la gérer.

C’est donc encore une affaire à suivre…

Pour information, en 2015, les subventions attribuées pour l’Estivada se décomposaient ainsi en euros :
Ville de Rodez : 200 000
Grand Rodez : 50 000
Conseil Département de l’Aveyron : 0
Conseil Régional Midi-Pyrénées : 55 000
Aquitaine : 13 000
Auvergne : 2 000
Languedoc Roussillon : 10 000
Limousin : 5 000
PACA : 15 000
Poitou-Charente : 1 000
Rhône- Alpes : 5 000
Ministère de la culture DGLFLF : 10 000
Euro-Région : 11 750

Total : 377 750 euros

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3 commentaires sur « Réponse sur l’Estivada »

  1. Encore des mensonges (par omission) de la part de Christian Teyssèdre :
    Estivada c’était bcp plus que trois jours avec 3 spectacles le soir !!
    Cela lui a été dit mais il ne l’a jamais vu …
    des conférences, des projections cinématographiques, des tables rondes organisées en intérieur ou extèrieur avec le CIRDòC, des concerts à l’amphithéâtre, un “after” à l’amphithéâtre, des rencontres d’auteurs, des lectures, des ateliers et j’en oublie …. sur 4 ou 5 jours selon les années.
    Quant à dire qu’il suffit de se donner les compétences alors qu’on ne les avait pas jusque là … la comparaison avec Rodez Plage est risible. C’est comme si on demandait à une collectivité qui organisait jusque là une pêche aux canards d’organiser le championnat du monde de pêche en haute mer. Il faut un réseau, des contacts, un engagement, des convictions qui ne s’improvisent pas et qu’on ne décrète pas au nom de toutes les personnes travaillant dans ladite collectivité en charge de l’organisation de l’évènement.

  2. Je regrette l’organisation de l’Estivada sur le site du Foirail avant les travaux du musée, où régnait une ambiance beaucoup plus chaleureuse avec beaucoup moins de décibels.

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