Lettre aux élus conseillers municipaux École Paul Girard

OBJET : Fermeture éventuelle de l’école Paul Girard
Madame, Monsieur le Conseiller Municipal de Rodez,
Prochainement, vous allez etre appeléàvoter sur le maintien ou la fermeture de l’école maternelle Paul Girard.
Il nous semble judicieux d’etre présents lors de la séance du conseil municipal puisque c’est de l’avenir de nos enfants qu’il s’agit.
Nous tenions àvous envoyer ce courrier avant le vote définitif, afin de vous faire part des inquiétudes et des commentaires de vos administrés.
De plus, il est important que le conseil municipal ne juge pas ce projet sur des bases incomplètes ou fausses, pour avoir, lorsqu’il sera trop tard, le sentiment d’avoir etédupé.
Nous nous permettons donc de vous présenter des éléments d’information susceptibles de vous aider à mieux appréhender cette décision :

Fermeture de l’école Paul Girard : la vie d’un quartier menacée !
Parents d’élèves de l’école Paul Girard, nous avons eu la désagréable surprise d’apprendre la veille des vacances de Noël que le maire de Rodez envisageait la fermeture de l’école de nos enfants.
Cette rumeur courrait dans les couloirs de la mairie et dans les rues de Rodez depuis plusieurs mois.
Le vendredi 18 décembre, monsieur Teyssèdre a reçu quelques parents d’élèves afin de s’entretenir avec eux. Ce jour-là, il nous a fait part de son souhait de rencontrer tous les parents lors d’une réunion le vendredi 22 janvier afin de nous dire clairement les choses.
Durant ce laps de temps, nous lui avons fait confiance et avons respecté ce temps d’attente qu’il nous a demandé.
Nous attendions des réponses claires et précises sur l’avenir de l’école Paul Girard et de nos enfants.

Envisage-t-il réellement de fermer l’école ? En septembre   2016, 2017, 2018… ?

Lors de la réunion du 22 janvier le maire nous a dit que « depuis 10 ans se pose la question du devenir de l’école » et que « le problème de cette école est posée ». En même temps il nous a affirmé que « l’éducation est une priorité » et que l’an prochain les enfants résidant dans les quartiers de Bourran et St Félix ne pourraient pas s’inscrire à Paul Girard, sous–entendant que les enfants des autres quartiers pourraient eux s’y inscrire. Il nous a aussi affirmé « je n’ai pas mis la question en débat encore » (ndlr auprès des conseillers municipaux).  Bon signe ou tentative de gagner du temps ?
Nous n’avons pas eu de réponse claire de sa part, il nous propose d’attendre qu’il y réfléchisse encore quinze jours. Il espère pendant ce temps que nous ne ferons pas de bruit dans les médias. Par respect pour les élèves, le personnel éducatif, les parents et les habitants du quartier, il est grand temps qu’il se positionne.
Les résidents et les commerçants du quartier sont inquiets, ils se sont positionnés en faveur du maintien de l’école et du rajeunissement du quartier. En effet, le secteur autour de la rue de la gare est en pleine évolution. Làoùautrefois la population était vieillissante, de nombreuses maisons sont rachetées par de jeunes couples. Monsieur le maire nous a également confirmé que tous les locaux du pôle universitaire seraient concentrés sur St Eloi. Pourquoi priver d’une école un quartier en pleine expansion qui continue de rajeunir ?
Nous lui avons fait part de notre pétition en cours, elle a recueilli en un mois plus de 450 signatures sous sa forme papier et sur le site internet : https://www.change.org/p/contact-mairie-rodez-fr- sauvons-l-%C3%A9cole-maternelle-paul-girard. Vous la trouverez simplement en tapant « sauvons Paul Girard » sur Internet.

Il nous a fait part de ses arguments pour la fermeture de l’école :

–  « Depuis 30 ans perte de 767 élèves »
Or, si effectivement les effectifs lors du dernier changement de siècle étaient à la baisse, depuis six ans ils sont parfaitement stables pour les écoles publiques (2009 : 1516 élèves / 2015 : 1512 élèves) et en progression de 9,5 % pour les écoles privées sur la ville de Rodez.

– Sur 54, « Seuls 40 élèves sont de Rodez »
Parmi les 14 autres élèves, le maire n’a pas comptabiliséles enfants ayant des parents séparés, un qui habite Rodez et l’autre non. Certains résident aussi sur des communes voisines mais sont emmenés et/ou récupérés par des nounous ruthénoises qui travaillent grâce àla présence de l’école dans le quartier.
Nous ne comprenons pas cet argument de résidence puisque c’est lui qui a fait le choix de ne pas mettre en place la sectorisation et il a autorisé l’inscription de tous les enfants dans cette école de quartier quel que soit leur lieu de domicile. D’autant plus que quelques minutes plus tard monsieur Teyssèdre affirme que « l’école de Calcomier/Bourran est vouée àaccueillir des enfants des autres communes. » et « plus il y a d’élèves qui viennent des autres communes, plus ça nous arrange ».
De plus, au niveau de la communauté des communes dont il est le président, un accord a étépasséentre toutes les communes du Grand Rodez pour favoriser l’accueil des enfants dans les écoles quel que soit le domicile ou le lieu de travail des parents.

– Les arguments budgétaires et financiers :
Il nous a très longuement parlé de la baisse de 30% de la dotation de l’état, des divers travaux, des demandes d’équipement, de la salle des fêtes, du coût des routes, de la maison des associations, des maisons de retraites, des différentes activités et manifestations, des 70 millions pour réhabiliter Combarel dans les 3 ans, des subventions aux clubs sportifs, de la future vidéo surveillance (dont le coût est supérieur à 300 000 euros pour l’achat, et 150 000 euros annuels), de l’achat de 23 hectares pour l’accession sociale à Calcomier/Bourran, des 1393 euros par élèves en maternelle privée, des 5,5 millions investis dans la construction de l’école de Calcomier/Bourran, du coût de la gratuitédes garderies, de l’ouverture d’une troisième classe àla maternelle de Gourgan qui compte 42 élèves pour deux classes (ndlr contre 54 élèves pour 2 classes àPaul Girard)…

Au regard de toutes ces dépenses, il ferait le choix de fermer l’école Paul Girard.

Nous sommes ravis que le maire soit soucieux du budget des ruthénois que nous sommes, mais nous nous posons la question du sacrifice d’une école publique et laïque pour des raisons financières alors que l’éducation est pour lui une priorité et une promesse électorale.

En cas de fermeture qu’est-il prévu pour accueillir nos enfants ?
Les parents de Paul Girard, comme le souhaiterait le maire, ne pourront pas logistiquement emmener leurs enfants à l’école de Calcomier/Bourran prévue pour accueillir 200 élèves alors qu’àce jour 108 seulement sont prévus.
L’école de Cardaillac, la plus proche, oùles classes sont déjà surchargées ne permet pas en l’état de recevoir 54 élèves supplémentaires dans de bonnes conditions et sans nuire au quotidien des élèves qui y sont scolarisés actuellement.
Nous savons qu’il n’y a pas de place réelle pour créer une nouvelle classe àCardaillac si ce n’est transformer une autre salle :
Salle de motricité ? Quid du développement moteur des enfants…
Il n’y a pas de salle de sieste, les enfants présents dorment déjà en pleine classe et sur une petite mezzanine. Quid de la sécurité…
Salle de restauration ? Il y a déjà 2 services saturés pour la cantine…
Un préfabriqué ? Mr Teyssèdre nous a affirmé qu’il ne voulait pas installer des préfabriqués comme cela avait étéfait àCalcomier. Quid du coût d’achat, d’entretien et énergétique.
La continuité scolaire avec l’école de Cardaillac n’est pas administrative puisque Paul Girard n’appartient pas au même groupe scolaire officiellement. Cependant une réelle continuité existe grâce à des échanges pédagogiques avec la classe du CP, de façon régulière depuis des années.

Suite aux divers échanges avec monsieur le maire, force est de constater que nous n’avons aucune réponse claire de sa part. Nous ne pouvons envisager le même processus opaque que pour la fermeture de l’école François Fabié en 2010.
Nos enfants aiment leur école, leurs camarades et le personnel éducatif qui les encadre. Comment peut-on ne pas prendre en compte l’impact psychologique sur les enfants ? Comment peut-on manquer de respect aux enfants, aux parents et à tout le personnel éducatif, autant d’électeurs et futurs électeurs ?
Monsieur le maire se reconnait dans la citation de Victor Hugo qu’il a lui-même claméàdeux reprises le 18 décembre 2015 et le 22 janvier 2016 : « Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons ».
Force est de constater que sous ses deux mandats une école a déjà fermé, une deuxième est envisagée et une nouvelle prison est construite…

Vous remerciant très chaleureusement de bien vouloir prendre connaissance de ce dossier, et restant àvotre entière disposition pour tout renseignement complémentaire, nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur …, l’assurance de nos très respectueuses salutations.

                                       Les parents d’élèves de l’ école Paul Girard

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Un commentaire sur « Lettre aux élus conseillers municipaux École Paul Girard »

  1. Tout mon soutien aux parents de Paul Girard! Cette politique de réunion en grands groupes scolaires me parait une aberration, surtout pour les tout petits: il leur faut un minimum de confort et de sécurité pour s’apprivoiser à la collectivité et s’ouvrir aux apprentissages. Cette école est idéale pour eux. Les conditions de “reclassement” qu’on leur propose sont indignes d’une république laïque qui prétend faire de l’éducation une priorité. Des classes surchargées, des cantines surpeuplées, pas de salle de repos… Jusqu’où accepterons nous la dégradation des conditions de travail des enseignants et de l’accueil de nos enfants dans l’Éducation Nationale?

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