Conseil Municipal du 22 avril 2016
Dans le cadre du débat préalable à la révision du Plan Local d’Urbanisme
Intervention de Claudine Bonhomme :
Ce jour, les nations du monde entier signent l’accord de la COP 21, accord historique mais qui est insuffisant face aux enjeux planétaires. Et bien, nous pourrions presque dire la même chose de ce document qui est présenté à notre critique.
Nous pouvons nous dire : enfin un document qui donne à voir l’intérêt général et l’engagement politique à travers le prisme du développement durable et de l’avenir –non pas de la planète ,elle survivra tant bien que mal- mais l’avenir de l’espèce humaine.
Et voilà un document qui laisse une impression de manque de vision et de manque de volonté politique.
On y parle de synergie des territoires mais, dans sa conception et son écriture, on sent poindre l’éternelle compétitivité des territoires à la place de la complémentarité et de la solidarité des territoires.
Comme à chaque PADD , nous pouvons trouver tout et son contraire en matière de prévision d’aménagement de l’agglomération. Je ne vais prendre que deux exemples mais il y aurait tant à dire que la prochaine fois nous pourrions y travailler collectivement dans le cadre d’un comité consultatif.
Le premier exemple concerne l’étalement urbain qui est décrit comme « accru depuis les années 1990 et comme constituant un défi de taille dans les prochaines décennies pour conserver un cadre de vie de qualité dans un système urbain contraint au resserrement ».
Nous voilà rassurés : tout le monde est d’accord pour « réduire la consommation d’espace voué à l’attractivité économique ».
Mais nous découvrons plus loin “qu’il doit être dégagé 25 ha pour l’extension des zones d’activités futures à court, moyen, long terme permettant de renforcer les parcs d’activités tels que Bel Air et Arsac. Tout ceci en prévoyant aussi le développement d’une troisième zone d’activité de rang régional pour favoriser le rééquilibrage des activités entre le NORD (pléthorique) et le SUD. L’objectif est de promouvoir la réalisation du parc des expositions au SUD qui permettra de structurer un pôle économique (vous avez suivi il sera d’intérêt régional) autour de lui.
Hâtons-nous de continuer comme avant avec un étalement des ZA car on veut « saisir toutes les opportunités foncières » mais quand même » en favorisant la reprise de coques commerciales ou artisanes abandonnées »
Même chose pour la création de nouveaux mètres carrés commerciaux qui seront interdits (encore heureux!) en dehors des zones Eldorado, Estréniol, les Balquières, Malan Parc des expositions pour les grandes surfaces et en dehors d’une zone intermédiaire autour des centres bourgs pour les moyennes surfaces. Nous sommes rassurés sur l’avenir des temples de la consommation !
Le deuxième exemple concerne l’agriculture.
Nous sommes rassurés là aussi le PADD veut »préserver le potentiel agricole, ….
Mais hélas nous ne trouvons que 3 lignes sur l’agriculture le reste concerne l’ agro industrie.
Ces trois lignes nous parlent de la conservation des secteurs sensibles de conflits d’usage et notamment des zones tampons entre espace agricole et urbain.
Elles évoquent la définition de sites potentiels de développement du maraîchage afin de poursuivre les demandes de circuits courts.
Mais aucune carte à l’appui !!!
On peut s’interroger sur les suites données à ces louables intentions
Mais surtout il n’est rien dit sur l’objectif du grenelle de l’environnement qui prévoyait que 20 % des terres agricoles soient en bio en 2020.
Rien non plus pour dépasser cet objectif sur l’agglo.
Mais le document ne dit rien sur le rôle des collectivités par le biais des restaurations collectives pour permettre l’organisation et la stabilisation d’une filière de maraîchage bio en créant des débouchés réguliers.