“Le chant des vivants” : des survivants de l’exil en Aveyron

Ce film, tourné en Aveyron à Conques avec des jeunes « survivants » des camps de torture de Lybie, a été projeté en janvier en soirée spéciale dans 5 villes du département, avec près de 1000 participants.

Les associations Jamais sans toit, le collectif d’aide aux migrants et sans papiers de Rodez, la Pastorale des migrants, le CADA-CPH, La Ligue des Droits de l’Homme ont organisé le 6 janvier la projection du film « Le chant des vivants » de Cécile Allegra, au CGR de Rodez.

Ces exilés se reconstruisent à Conques

Il sont accueillis par l’Association Limbo à Paris qui leur propose plusieurs fois par an de participer à des séjours de résilience . C’est à Conques qu’ils arrivent où les frères prémontrés de l’abbaye mettent à leur disposition des locaux, l’intendance pour se poser  pendant une semaine et participer à des ateliers d’art thérapie et des activités à la découverte de leur nouvel environnement, accueillis par  des habitants. Ils marchent, discutent, respirent… mais ne se défont pas du souvenir de la mort qui hante leur mémoire.

Les acteurs sont des jeunes filles et jeunes hommes qui chantent  la longue route de l’exil depuis le départ de leur pays Érythrée, Soudan, Somalie, Guinée, République Démocratique du Congo, Mali, fuyant la guerre. Ce sont des  « survivants », vendus par des trafiquants, conduits dans  des camps en Lybie. C’est là qu’ils rencontrent la violence extrême : tortures, viols, privations …

Leurs épreuves deviennent des chants puis un film

Ce film d’une grande intensité, d’une grande beauté, avec beaucoup d’émotion suscitée par les expressions de souffrance des jeunes, par le décor apaisant de l’abbaye de Conques, du village, des paysages, de la bienveillance des habitants.

A partir d’un travail musical Cécile Allègre et le musicien Mathias Duplessy accompagnent ces jeunes, avec pudeur et respect, pour faire entendre une douleur qui reste indicible. De leurs épreuves,  ils ont écrit les neufs chansons qui jalonnent Le Chant des vivants. Chacune de ces chansons retrace, l’une après l’autre, les étapes de la route de l’exil : « le désert, les camps, la torture, la faim, la Libye, la mort, la mer… la terre enfin ».

Un débat sur le drame des réfugiés

Un débat très riche a permis à la réalisatrice Cécile Allègre d’éveiller notre conscience sur la situation dramatique des camps de réfugiés en Lybie, pays grassement payé par l’Europe pour retenir ces population hors de chez elle. Il s’agit bien de crimes contre l’humanité. La défense de cette cause doit passer par la saisine de la Cour internationale de Justice de La Haye organe judiciaire des Nations unies et de la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

Ce film qui ne permet plus de dire « je ne savais pas » et de fermer les yeux sur ces situations inhumaines est à voir absolument. Sortie en salle le 18 janvier 2023

Ce film a reçu 3 récompenses lors du Festival du Film Social 2022.

Pour en savoir plus : https://limbo-asso.com/dire-lexil/

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